Ensemble de l'autel de sainte Quitterie (autel, 2 gradins, tabernacle, statue)

France > Nouvelle-Aquitaine > Landes > Lamothe

Sainte Quitterie, patronne secondaire de Lamothe depuis 1625 selon l'abbé Dulucq (monographie paroissiale, 1887), était déjà titulaire d'un autel dans l'ancienne église. La même source indique que cet autel et des éléments du retable qui le surmontait furent remployés en 1886 pour confectionner "un tronc" devant servir de piédestal à "la vieille statue de sainte Quitterie". Cet ensemble, installé après la reconstruction de l'édifice à l'extrémité antérieure du collatéral droit, a disparu. La console qui supporte aujourd'hui la statue moderne de la sainte (dite "toute neuve" dans l'inventaire de l'église en 1879) pourrait toutefois provenir du retable du XVIIIe siècle, bien qu'elle ne soit pas mentionnée explicitement par l'abbé Dulucq.

D'après la même source, l'autel actuel en pierre de Chauvigny est, comme le maître-autel, l'œuvre de "M. Velli, sculpteur à Tarbes". Aucun sculpteur tarbais de ce nom n'étant connu, la mention concerne certainement, nonobstant une coquille orthographique, la grande famille des Nelli, sculpteurs-marbriers d'origine carraraise installés à Tarbes au début du Premier Empire, qui fournirent en mobilier cultuel, tout au long du XIXe siècle, les Hautes-Pyrénées et les départements voisins. En 1886, la famille comptait cinq frères sculpteurs en activité : Alexandre (1824-1890), Isidore (1826-1902), Henri (1834-1903), Adolphe (1837-1903) et Édouard (1840-1908). Certains menant alors une carrière personnelle (Isidore, Henri), il semble que l'atelier était dirigé par Alexandre et Édouard ; on doit par exemple à ce dernier la chaire à prêcher de l'église collégiale Saint-Salvy d'Albi (1877) ou l'autel de la chapelle de l'hôpital Saint-Jacques de Monestiés (Tarn).

Le meuble fut offert (et revendiqué en 1906) par la famille des barons de Navailles-Banos, propriétaires du château des Granges à Lamothe. La baronne de Navailles, née Émilie de Cabannes de Cauna (1822-1878), héritière du château, avait favorisé par un legs important la reconstruction de l'église. En 1886, date du don de l'autel, le châtelain des Granges était son neveu par alliance, le baron Georges de Navailles-Banos (1855-1905), président du conseil de fabrique de Lamothe de 1882 à 1888 et futur maire du village en 1888. Le 21 janvier 1888, le charpentier local Bazin fut payé pour "un marchepied Ste Quitterie" et le 28 mars suivant pour "l'installation de Ste Quitterie", sans doute la pose de la statue qui surmonte l'autel.

Périodes

Principale : 4e quart 19e siècle

Dates

1879, daté par source

1886, daté par source

Auteurs Auteur : Nelli Alexandre, Isidore, Henri, Adolphe et Édouard

La famille de marbriers-sculpteurs Nelli est originaire de Carrare en Toscane. Au début du Premier Empire, Jean Nelli ou Nelly (Carrare, 1762 - Tarbes, 8 juillet 1832), fils de marbrier et neveu d'Étienne Nelli (marbrier à Béziers dès avant 1770), s'installe à Tarbes (Hautes-Pyrénées) et y fonde un atelier dont l'activité perdurera jusque dans la première moitié du XXe siècle. De son mariage avec Maria Faite ou Fayta (1775-1843) naissent deux fils, Étienne (Carrare, 9 décembre 1792 - Tarbes, 13 mars 1859) et Jean-Joseph, qui prennent la suite de leur père. Étienne, marié en 1814 à Philippa Dufau (1794-1855), en eut onze enfants, parmi lesquels six fils, successeurs de leur père à la tête de l'atelier familial : Joseph Léon (Tarbes, 11 novembre 1821 - 21 mars 1863), Alexandre (Tarbes, 19 janvier 1824 - 30 mai 1890), Jean Isidore (Tarbes, 26 octobre 1826 - Lourdes, 1902), Alexandre Henri (Tarbes, 2 juillet 1834 - 5 avril 1903), Adolphe (Tarbes, 19 mai 1837 - 19 octobre 1903) et Édouard (Tarbes, 9 avril 1840 - 1908). Plusieurs d'entre eux eurent en outre une carrière artistique personnelle. Joseph travailla à la restauration de façade du Louvre sur la Seine et exécuta quatre bustes (Domat, Malesherbes, Harley et Pothier) pour le palais de justice de Tarbes. Isidore, architecte et sculpteur, réalisa la décoration des palais de justice de Tarbes et de Carcassonne et fut l'entrepreneur général de la basilique du Rosaire à Lourdes de 1878 à 1889. Henri, élève d'Edmond Desca, fut un statuaire réputé, qui exposa en mai 1896 au Salon des Champs-Elysées (bustes en marbre de Mère Marie Frai et du poète D'Espourrins [La Dépêche, 5 mai 1896, p. 1, article "Les Méridionaux au Salon des Champs-Elysées"]) et exécuta de nombreux bustes de personnalités, notamment pour sa ville de Tarbes (Antoine Brauhauban, 1878, Placide Massey, 1882, Général de Reffye, 1883), ainsi que la fontaine Montaut à Vic-en-Bigorre (1874) et une statue de Villaret de Joyeuse pour Auch en 1884.

, marbrier, sculpteur (attribution par source)
Personnalite : Navailles-Banos Jean-Baptiste Marie Georges baron de

Prénom usuel : Georges. Né à Mirande (Gers) le 13 mars 1855, mort au château des Granges à Lamothe (Landes) le 27 mai 1905. Fils aîné du baron Henry Léonard de Navailles-Banos (1824-1894) et de Marie Eugénie Louise Lafitte (1831-1900). Épouse à Villechien (Manche), le 21 août 1880, Jeanne Élise Antoinette de Ponthaud (Villechien, 10 octobre 1861 - Nice, 3 mars 1941), fille d'Armand Charles François et de Marie de Banville, dont deux enfants : Jean (1893-1916) et Marguerite (1881-1947), épouse en 1905 de Joseph de Laborde-Noguez. Georges de Navailles hérita en 1878 le château des Granges à Lamothe (Landes) de sa tante par alliance Émilie de Cabannes de Cauna (veuve de Charles de Navailles-Banos). Président du conseil de fabrique de l'église Saint-Hippolyte de 1882 à 1888, il fut maire de Lamothe de mai 1888 à avril 1904 (son gendre Joseph de Laborde-Noguez lui succéda).

, donateur (attribution par source)
Lieux d'exécution

lieu d'exécution

Meuble de style néoroman en pierre calcaire de Chauvigny (Vienne), entièrement peint en blanc, posé sur un degré d'autel en chêne parqueté et ciré. Autel-tombeau droit à la face scandée par trois colonnettes à chapiteau feuillagé alternant avec deux consoles ; table d'autel moulurée en cavet droit ; tombeau adossé à un massif postérieur débordant, pourvu de petites crédences en console à plateau rectangulaire suspendues aux extrémités ; gradin droit à ressaut central portant un second gradins à trois redents, lequel encastre un tabernacle architecturé à porte rectangulaire (laiton doré) entre deux colonnettes portant un arc en plein cintre surmonté d'un gâble triangulaire ; à l'aplomb de l'armoire, une exposition carrée crénelée. Surmontant l'autel, une statue en plâtre polychrome posée sur une console en bois sculpté (en remploi).

Catégories

sculpture

Structures
  1. plan, rectangulaire
  2. élévation, droit
  3. colonne, 5
Matériaux
  1. Matériau principal : calcaire

    Techniques : décor en bas relief, décor dans la masse, décor rapporté, peint, monochrome

  2. Matériau principal : laiton

    Techniques : découpé, doré

  3. Matériau principal : plâtre

    Techniques : moulé, peint, polychrome

Dimensions
  1. Type de mesure : h

    Valeur : 200

    Précision sur la mesure : hauteur totale

  2. Type de mesure : la

    Valeur : 200

    Précision sur la mesure : largeur totale


Précision sur les dimensions :

Autel : h = 96 ; la = 200 ; pr = 57 ; massif postérieur : pr = 34 ; tabernacle : h = 79 (sans l'exposition) ; la = 48 ; gradin inférieur : h = 13,5 ; gradin supérieur : h = 40.

Iconographie
  1. Caractère général : ornementation

    Thèmes : colonnette, chapiteau, console, fleur, rosace, tour

  2. Thèmes : sainte Quitterie, palme, couronne végétale, lys


Précision sur l'iconographie :

Chapiteaux des colonnettes à motifs feuillagés ; fleurs quadrifoliées sur les consoles et la traverse supérieure de l'autel ; fleurons à trèfles et volutes feuillagées sur les redents du gradin supérieur ; deux tourelles rondes à toit en poivrière en amortissement aux angles antérieurs du tabernacle. Ferrures en laiton découpé sur la porte du tabernacle.

Statue de sainte Quitterie : la tête couronnée de roses, vêtue d'une robe rose et d'un manteau bleu à doublure verte avec orfrois dorés, tenant la palme du martyre et un bouquet de lys (symbole de virginité).

État de conservation
  • bon état

Localisation

Adresse: Nouvelle-Aquitaine , Landes , Lamothe

Milieu d'implantation: en village

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